Pearl Jam
Grunge et Seattle
L’histoire de Pearl Jam est inhérente à celle de la scène rock de Seattle. Jeff Ament et Stone Gossard sont membres de Green River jusqu’en 1987. A la séparation du groupe punk, les deux musiciens fondent Mother Love Bone avec le chanteur Andrew Woods tandis que les membres restant créent Mudhoney. Première formation de Seattle à signer en major, Mother Love Bone s’éteint en 1990 avec la mort par overdose de Woods (les Pearl Jam s’associeront avec Chris Cornell et Matt Cameron de Soundgarden pour le disque de Temple Of The Dog (1992) écrit à sa mémoire).
Ten et Vs
Avec l’aide de Mike McCready, Ament et Gossard planchent sur des démos qu’ils envoient au batteur Jack Irons (ex-Red Hot Chili Peppers). Trop occupé par son propre projet, Irons passe la cassette à un de ses copains chanteurs, Eddie Vedder, qui après avoir rajouté du chant la renvoie au trio. Pearl Jam d’abord brièvement appelé Mookie Blaylock (en hommage à un joueur de basket) sort en 92 Ten (Blaylock était numéro 10), son premier album. Un an après le Nevermind de Nirvana, Ten dépasse à son tour les dix millions de disques vendus (les singles "Jeremy", "Even Flow", "Alive"). La "Pearl Jam mania" est totale. Vedder et son côté Jim Morrison moderne, se voit introniser nouvelle icône rock. Vivant mal son nouveau statut de rockstar, le groupe refuse les vidéos à la sortie de Vs (1993) préférant défendre sa musique par le live.
Vitalogy: les débuts militants
Vitalogy (1994) débarque un an plus tard. Pearl Jam se lance dans une longue bataille contre Ticketmaster, organisme qui contrôle toutes les ventes de billets de concerts et qui par sa marge outrancière, l’empêche de pratiquer les tarifs bas qu’il souhaite. Très tôt, Pearl Jam témoigne de son intérêt envers ses fans. Aussi bien par des shows que des singles réservés à son fan club ("Last Kiss"). L’engagement militant du groupe s’intensifie au fur et à mesure de son parcours. De sensation dite alternative, Pearl Jam évolue musicalement vers une formule plus classique et rock s’inspirant de ses héros des seventies comme Neil Young et Bruce Springsteen. Après l’expérimental No Code (1996), le quintet revient à quelque chose de plus rock avec Yield (1998) pour lequel il accepte de tourner sa première vidéo en six ans ("Do The Evolution") tandis que l’ex-Soundgarden Matt Cameron intègre le poste de batteur. Le groupe paraît enfin à l’aise avec son statut de groupe de stades. La solidité de Pearl Jam est mise à l’épreuve lors de la tragédie du festival Rockslide au Danemark en juin 2000 où neuf personnes trouvent la mort écrasées et étouffées pendant son set.
De Binaural à Backspacer
Le rythme d’un album tous les deux ans se poursuit qu’importe les modes en cours. Binaural (2000) est suivi par le très anti-Bush Riot Act (2002). Entre les deux, le groupe rentre dans l’histoire en publiant 25 double lives différents en une semaine. Cinq d’entre eux entrent même dans les meilleurs ventes de disques aux Etats-Unis. Après un Greatest Hits en 2004, Pearl Jam enregistre l’éponyme Pearl Jam en 2006. En 2007, Eddie Vedder profite de l'invitation de son pote Sean Penn pour concocter la B.O de Into The Wild. 2009 est l’année du neuvième album avec Backspacer. Produit par Brendan O'Brien, Backspacer présente à l'image du single "The Fixer", un Pearl Jam revenu vers des formats plus courts et radiophoniques. Backspacer offre au groupe son premier numéro 1 aux Etats-Unis depuis No Code en 1996.
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