Louane : interview pour son album Chambre 12
Louane connaîtra-t-elle le même succès dans le Top Album que sur grand écran ? Alors que « La famille Bélier » continue de cartonner au cinéma, la jeune chanteuse de 18 ans sort Chambre 12 un premier disque très attendu, à la fois personnel et universel, sur la jeunesse féminine d’aujourd’hui. Ce premier opus contient 11 titres inédits dont les premier singles "Jour 1" et "Avenir" ainsi que des titres bonus comme "Je Vole" en clin d’œil au succès du film.
Votre participation à The Voice date d’il y a deux ans. Pourquoi avoir pris autant de temps à sortir Chambre 12 ?
Ca fait plus d’un an que l’on travaille dessus. Je voulais faire un disque qui me ressemblait au maximum, un disque dont j’étais sûre et qui allait me rendre fière. Il raconte mes peurs, mes angoisses, mes joies, mes peines, mes amours, mes amitiés et ma famille. Mes chansons s’adressent finalement à toutes les ados de mon âge. Cet album traite de sujets assez généraux, mais il est ultra personnel.
Comment avez-vous travaillé sur ce disque ?
Mon label m’a proposé de nombreux textes et m’a fait rencontrer notamment Dan Black, qui a réalisé l’album, et Patxi Garat, qui a écrit la moitié des chansons. J’ai été très libre dans mes décisions.
Justement, je crois savoir que Patxi Garat (ex Star Academy 2003) vous a épaté.
Il est phénoménal. Il n’y a personne au monde qui arrive à parler de moi mieux que lui. Il a réussi à écrire ce que je ressens avec une exactitude qui dépasse l’entendement. Comment ? Je ne sais pas. Pour moi, c’est un génie.
"Maman" par Louane
Avant cet album, vous avez participé aux compilations La bande à Renaud et We Love Disney 2. Beau début dans la chanson française, non ?
Là encore, je bénis le ciel. Le jour de la fête de fin de film de « La famille Bélier », j’ai signé mon contrat avec Universal pour enregistrer un album. Très rapidement, le chef de projet de We Love Disney 2 a pensé à moi. J’ai dit oui immédiatement parce que j’adore l’univers Disney depuis toute petite. Pour La bande à Renaud, c’est Renaud lui-même qui a entendu ma chanson « Jour 1 » et qui a demandé à l’une de mes agents si je ne voulais pas chanter « La mère à Titi ». Evidemment, il était impossible pour moi de refuser une telle demande.
Le film, « La famille Bélier » est en passe de devenir un des plus grands succès du cinéma français. Comment vivez-vous la chose ?
Avec jubilation. Je suis les entrées semaine par semaine avec un très fort intérêt. On a passé récemment le cap des six millions d’entrées. Je vous avoue que je n’ai pas compris pourquoi Éric Lartigau a fait appel à moi. Je ne suis qu’une petite chanteuse débutante… En même temps, je sais qu’ils sont venus me chercher parce qu’ils avaient besoin d’une fille qui savait chanter. Je ne me considère pas encore comme une comédienne, j’ai appris au fur et à mesure que je tournais, d’où, sans doute, une espèce de spontanéité dont on me parle souvent. Je vais prendre des cours dans les prochains jours, j’espère que je ne vais pas perdre cette spontanéité qui à l’air de plaire (rires).
Ce rôle vous a valu le « Prix du meilleur espoir féminin » du Prix Lumière et surtout le César 2015 du "Meilleur espoir féminin". Est-ce que parfois, vous avez un souci de légitimité par rapport à tout ce qui vous arrive ?
Je ne me demande pas si je mérite tout ce qui m’arrive, mais je sais que c’est exceptionnel. Je travaille beaucoup pour que tout marche au mieux. Parce que c’est ma passion, parce que c’est ce que j’aime et que c’est ce que je veux faire toute ma vie.
Comme vous travaillez énormément, réalisez-vous l’impact que vous commencez à avoir dans le métier et dans le cœur du public ?
Je ne réalise pas du tout et, surtout, je ne comprends pas. C’est très étrange cette sensation d’être au centre des attentions et de voir le monde s’agiter autour de moi. Ce n’est dans l’ordre des choses pour personne, il faut donc apprendre à gérer cette situation nouvelle.
Avez-vous peur de changer ?
J’ai changé déjà une fois et je suis redevenue moi-même. En sortant de The Voice, j’ai eu le melon, mais je me suis très vite calmée grâce à ma sœur qui m’a remis à ma place. J’avais seize ans et dès que je sortais dans la rue, tout le monde me disait que j’étais exceptionnelle et incroyable. Je me sentais comme une princesse. Aujourd’hui, j’ai dix-huit ans et je prends les choses avec beaucoup plus de recul.
Interview réalisée par François Alquier/Photos Mathieu Cesar DR
"Avenir" par Louane
Louane émue aux César